Contexte : Socrate dialogue avec Hippias. Ce dernier est en train de raconter à Socrate que récemment, il a emporté un grand succès concernant un discours concernant " les belles occupations auxquelles un jeune homme doit se livrer ". Socrate en profite pour le mettre à la question. Il raconte à Hippias que récemment, en discutant avec un ami, il avait blâmé des choses comme laides, et d'autres, comme belles. Or, quelqu'un lui a demandé : " Dis-moi, Socrate, d'où sais-tu quelles sont les choses belles et quelles sont les choses qui sont laides ? Voyons, peux-tu me dire ce qu'est le beau ? ". N'ayant pas réussi à répondre à cette question (car Socrate " ne sait rien " !), il va donc profiter d'être en compagnie d'un savant, Hippias, qui prétend savoir ce qu'est le beau. Il va revêtir le personnage de celui qui l'a mis dans l'embarras, et poser à Hippias les questions qu'il aurait posées à Socrate s'il avait prétendu savoir ce qu'est le beau.
Socrate : dis-moi maintenant, étranger, poursuivra-t-il, ce que c'est que cette beauté
Hippias : le questionneur, n'est-ce pas, Socrate, veut savoir quelle chose est belle ?
Socrate : je ne crois pas, Hippias, il veut savoir ce qu'est le beau
Hippias : et quelle différence y a-t-il de cette question à l'autre ?
Socrate : tu n'en vois pas ?
Hippias : je n'en vois aucune
Socrate : il est évident que tu t'y entends mieux que moi. Néanmoins, fais attention, mon bon ami : il ne te demande pas quelle chose est belle, mais ce qu'est le beau.
Hippias : (...) le beau, c'est une belle fille
(...) Socrate : permets, Hippias, que je prenne à mon compte ce que tu viens de dire. Lui va me poser la question suivante : " allons, Socrate, réponds. Toutes ces choses que tu qualifies de belles ne sauraient être belles que si le beau en soi existe ? ". Pour ma part, je confesserai que, si une belle fille est belle, c'est qu'il existe quelque chose qui donne leur beauté aux belles choses. "