La beauté est bien difficile à saisir.
Autrefois en occident une femme belle était grosse.
La générosité de la graisse était symbole de richesse.
De nos jours, le surplus de poids, qui est perçu comme une grande négligence, est montré du doigt.
Comment les critères de beauté peuvent-ils être changeant si le beau est statique?
En fait, comme l'a si bien dit Gustave Le Bon: « Le beau, c'est ce qui nous plaît, et ce qui nous plaît se détermine moins par le goût personnel, que par celui des personnes influentes, dont la contagion mentale impose le jugement. »
Et aujourd'hui c'est évidemment l'industrie qui détient les rênes...
Commentaires :
Le goût sous influence
Je suis d'accord pour dire que la beauté est réellement insaisissable; mais ce qui la rend insaisissable, c'est beaucoup le fait que tout le monde s'en émerveille, peu importe la couleur de sa peau, sa taille, sa culture sa longueur de cheveux, de pieds, de bras, de ... Partout la beauté suscite la même réaction chez les gens: cette béatitude, ce bien-être profond qui s'empare de nous.
C'est ce qui me pousserait à dire que ce n'est pas la beauté qui est relative, mais bien l'emballage dans lequel elle se présente aux yeux des Hommes de chaque culture, de chaque société. La beauté touche les êtres humains, où qu'ils se trouvent sur la ronde surface de cette planète, et elle les touche d'une façon incompréhensible, mais qui transcende le simple goût, le simple "j'aime, j'aime pas".
Ainsi, ce qui serait "manipulé" par la société ce ne serait pas la beauté, mais le goût, les caractéristiques, les règles changeantes qui encadrent ce qu'on trouve beau. Ce ne sont pas ces règles qu'on trouve belles, c'est le concept, la chose qu'elles encadrent. À chaque époque, dans chaque culture on codifie le beau, mais il n'en reste pas moins que derrière cette codification, il reste le beau! On part bien de quelque chose, pour codifier, sinon c'est un amassis de symboles sans queue ni tête qu'on obtient plutôt qu'un code!
Les grosses madames des tableaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont toujours belles aujourd'hui parce qu'à leur époque on les trouvait suffisamment belles pour leur consacrer de magnifiques tableaux; les hiéroglyphes égyptiens, la musique de Mozart, les enluminures dont les moines ornaient les livres au moyen âge, tout ça reste beau aujourd'hui parce que lorsque l'on a créé toutes ces choses, on les trouvait belles: elles éveillaient quelque chose de grand chez les individus qui les ont créées.
La véritable beauté traverse les âges, transcende l'être humain pour devenir un idéal qu'il tente d'atteindre à travers la création; il ne se réduit pas qu'à un code, à un emsemble de règles arbitraires et subjectives, sinon, qui de nos jours apprécierait les grosses madames des temps jadis ?
Juanero
Re: Le goût sous influence
Le temps serait-il alors un critère valable pour juger de la l'authenticité de la beauté?
Probablement et probablement pas, car le beau représente ce qui est souhaitable à nos yeux et est relatif aux époques et à ses besoins.
Un jour l'homme aima se contempler dans les grattes-ciels et un autre il ne rêva que de verts paturages...
Que le temps poursuivre son oeuvre!
Re: Société sous influence
Toutefois, il me semble qu'il y a tellement de conditionnements qui orientent notre vision.
Comment y échapper?
L'individu qui cherche à s'affranchir de la norme le fera bien souvent seulement lorsqu'il découvrira un groupe, marginal ou pas, auquel il s'identifiera mieux.
Comme si on ne pouvait s'affirmer seul, ayant constamment besoin des autres pour nous appuyer.
Je persiste à affirmer que la perception de la beauté est d'abord orientée par les normes sociales.
Il ne s'uffit que de regarder autour de nous.
Notre environnement est peuplé de mimétismes.
Mimétismes auxquels j'avoue ne pas échapper et ne pas nécessairement souhaiter qu'il en soi autrement.
Si seulement celui-ci pouvait ne pas être dominé par l'indutrie, nous pourrions presque affirmer que ce qu'il réflète un solide lien social.
Nous sommes encore bien loin de l'autodétermination de l'individu en matière de goûts.
L'inverse ne serait d'ailleurs probablement pas réalisable.
Confusion entre la beauté et les formes qu'elle prend...
Je crois qu'il y a malentendu: je n'ai pas dis que le temps constituait un critère pour juger de la beauté: tout au plus constitue-t-il un gage, une preuve de la beauté d'une oeuvre qui, malgré les siècles écoulés, sait toujours éveiller en nous ce sentiment de béatitude que l'on éprouve lorsqu'on se retrouve en face de quelque chose de beau.
J'ai utilisé l'exemple des tableaux du XVIIIe siècle, des hiéroglyphes, etc. mais ce n'étaient que des exemples pour dire que lorsque quelque chose est véritablement beau, les conventions sociales, les modes qui entourent la forme que cette chose prend sont éclipsées: l'objet, à notre époque comme à une autre, a émerveillé les gens.
C'est ce sentiment que l'on éprouve face à la beauté qui est universel et intemporel: peu importe l'époque, la culture, l'âge ou le sexe, les êtres humains ont toujours étés émrveillés par ce qu'ils trouvaient beau! La beauté, plus qu'un conditionnement social, qu'une mode, qu'un ensemble de normes qu'impose la société (je ne le nie pas, et ne croit pas l'avoir nié dans ma précédente intervention), est en fait un sentiment, un sentiment universel.
Ce qu'on trouve beau ici ne l'est pas forcément là-bas, cela va de soit: il n'y a pas de critères objectifs pour baliser la beauté! Mais à travers les âges, les modes, les cultures, les individus, les goûts, le sentiment de béatitude face à la beauté reste le même, et c'est là que l'on doit chercher la beauté, faute de critères objectifs. La beauté serait ce sentiment universel, intemporel, immuable, que les individus éprouvent devant ce qu'ils trouvent beau. C'est en ce sens que la société n'influence pas la beauté en tant que tel, car ce sentiment ne se change pas, c'est toujours, le même: c'est la beauté!
Comme la colère restera toujours la colère, la tristesse la tristesse, la beauté restera toujours la beauté, rassemblant toutes sortes de goûts, de modes, d'émotions, d'individus, etc. dans un même sentiment d'émerveillement.
Je crois qu'il faut par ailleurs distinguer ce qui nous plait de ce qui suscite réellement la béatitude en nous, béatitude qui se fond avec la beauté.Un piège dans lequel il est facile de sombrer à l'heure où la publicité à outrance véhicule des valeurs qui font que la beauté se perd de plus en plus dans sa forme ...
Juanero
Audreyelise
Société sous influence
La beauté est insaisissable!
Par contre comme tu l'as énoncé, les médias, notre environnement et notre culture jouient d'une grande influence sur nos goûts. En effet, ces éléments nous poussent inconsciamment à considérer le ``beau`` comme faisant partie d'une norme. Cependant, la beauté étant relative à chaque individu, l'existence de critères universels est impossible. La beauté n'est ni quantifiable, ni vérifiable!
À chacun, chacune de trouver ce qui lui plaît dans la vie; ce qui allège l'âme et soulève les émotions.